Vous êtes à l'origine d'Anecdotes Royales, qui est à la fois chaîne YouTube, un podcast et un site internet. D'où vous est venue cette envie de raconter l'histoire des monarchies ?

J'ai toujours été fasciné par l'histoire ! Je me souviens encore des mes oncles racontant des anecdotes sur notre famille. Puis, très jeune, je me suis intéressé à la manière dont les figures du pouvoir façonnent à la fois le monde et l'imaginaire collectif. Avec le temps, j'ai compris qu'il manquait un espace accessible, rigoureux mais vivant, pour raconter ces récits autrement que par des manuels. C'est ce que j'ai voulu créer avec Anecdotes Royales : un format hybride, entre vulgarisation historique et narration.

Votre travail est très soigné sur le fond comme sur la forme. Quelle est votre méthode pour construire un épisode ou un article ?

Merci ! La première étape est toujours la recherche. Je lis beaucoup, je croise les sources, je me nourris aussi bien d'archives que de biographies ou d'études universitaires. Je fais une licence en littérature et civilisation anglophone. Ensuite, il y a un vrai travail d'écriture, pour structurer un récit clair, dynamique, mais respectueux de la complexité historique. Enfin, pour les formats vidéo, je réalise tout moi-même : voix-off, montage, illustrations… J'attache une grande importance à l'esthétique, parce que je crois qu'elle participe à la transmission du savoir.

Vous avez couvert le couronnement de Charles III à Londres en 2023. Que retenez-vous de cette expérience ?

C'était un moment très fort. Être sur place, au cœur d'un événement historique de cette ampleur, donne un tout autre relief à ce qu'on raconte habituellement derrière un écran. J'en ai tiré des vidéos, bien sûr, mais aussi un sentiment de devoir : celui de continuer à documenter, transmettre et faire vivre ces instants auprès d'un public souvent éloigné de ces cérémonies. Et mes abonnés me le rendent très bien.

On sent dans votre travail un souci du détail, mais aussi une sensibilité très personnelle. Comment votre propre parcours influence-t-il votre manière de raconter l'Histoire ?

Je viens d'un petit coin de Bretagne, j'ai grandi loin des grandes institutions culturelles. Mais paradoxalement, c'est ce regard un peu extérieur qui m'a permis de m'approprier l'Histoire, de la questionner, et de chercher à la rendre plus accessible. Mon goût pour l'image, mon activité de photographe et de graphiste, nourrissent aussi ma manière d'aborder le récit : j'essaie de montrer plutôt que d'expliquer, de faire ressentir plutôt que d'imposer.

Et à titre plus personnel : qu'est-ce qui vous anime, en dehors de ce projet ?

Je suis assez discret, mais je dirais que la nature tient une grande place dans mon quotidien. J'aime les moments simples : marcher, lire, écouter de la musique. La Bretagne, comme Angers où je fais mes études, offre ce cadre de vie. Grâce à la richesse et la beauté de ces régions, j'ai la respiration nécéssaire pour maintenir un équilibre, car Anecdotes Royales me demande beaucoup d'implication. C'est un projet exigeant, mais passionnant.

Vous avez aussi eu un engagement politique, vous avez écrit des livres policiers, vous avez été arbitre de foot… Vous avez besoin d'être stimulé ?

C'est ce qui me nourrit ! J'ai sans arrêt des tas d'idées dans la tête et je décide toujours de m'y engager, à tort ou à raison, mais seul l'avenir peut nous le dire. Et puis cela a forgé ma personnalité, mes connaissances, mes relations. Je ne pourrais pas vivre sans rien faire, il faut toujours que je sois occupé !

Et à ce propos, quels sont vos projets à venir pour Anecdotes Royales ?

J'aimerais poursuivre le développement du podcast, mais aussi publier un ouvrage qui rassemble certaines de mes recherches. Quelque chose comme "50 anecdotes royales méconnues", et pourquoi pas travailler un jour sur une série documentaire. J'envisage aussi des collaborations. Mon ambition est de continuer à explorer de nouvelles façons de raconter l'Histoire, toujours avec exigence et curiosité.

Un dernier mot pour celles et ceux qui vous suivent — ou qui vous découvrent aujourd'hui ?

J'aimerais simplement leur dire que l'Histoire n'est pas réservée à une élite ou à des spécialistes. Elle appartient à tous. Et si je peux contribuer, même modestement, à la rendre plus proche, plus vivante, alors j'aurai accompli ce qui me tient à cœur.