Qui est Jean d'Orléans, comte de Paris ?

07/04/2024

En France, nous avons trois prétendants au trône de France. Il y a le prince Jean d'Orléans, chef de la maison d'Orléans, le prince Louis Alphonse de Bourbon, chef de la Maison de Bourbon et le prince Jean-Christophe Napoléon, chef de la maison Bonaparte. Vous pouvez d'ailleurs voter pour votre prétendant favori. Mais aujourd'hui, intéressons nous au prince Jean d'Orléans, Comte de Paris, chef de la Maison royale de France et descendant de Louis-Philippe 1er, dernier roi des Français.

Jean d'Orléans est né le 19 mai 1965 à Boulogne-Billancourt. Il est le fils cadet du prince Henri d'Orléans, feu comte de Paris, et de la princesse Marie-Thérèse de Wurtemberg, Montpensier. Il possède un arbre généalogique éloquent : il descend en ligne droite d'Henri IV par Philippe d'Orléans, frère du roi Louis XIV. D'autres personnages illustres figurent aussi dans cet arbre généalogique. Sa branche, celle des Orléans, compte trois grands personnages de renom tous associés aux pages glorieuses et tumultueuses de l'Histoire de France. Il y a d'abord Philippe d'Orléans, le régent de Louis XV entre 1715 et 1723, puis, Louis-Philippe d'Orléans dont les idées le conduisent à adhérer à la Révolution française. Louis-Philippe d'Orléans est le fameux Philippe Égalité qui a voté la mort de son cousin, le roi Louis XVI, en 1793. Il payera cher ses ambitions personnelles en passant lui-même par la guillotine la même année. Enfin Louis-Philippe, dernier roi des Français, dont le règne s'étend de 1830 à 1848.

Enfance et jeunesse

Le prince Jean d'Orléans est baptisé le 14 juin 1965 en la chapelle royale de Dreux. Il reçoit comme parrain, son oncle maternel, Carl de Wurtemberg, et comme marraine, sa tante paternelle, la princesse Chantal d'Orléans. Son grand-père, le prince Henri d'Orléans, comte de Paris, lui administre le « baptême à la Béarnaise ».

Après des études au collège de Passy-Buzenval, puis au lycée Saint-Joseph de Reims, étant des établissement de l'enseignement catholique, Le prince Jean poursuis son cursus dans la prestigieuse école de la Sorbonne où il obtient une maîtrise de philosophie en 1989 portant sur la notion de bien commun. Un credo d'ailleurs cher au comte Jean d'Orléans et l'un des socles primordiaux de la monarchie française. Il faut également noter qu'il est détenteur d'une maîtrise de droit obtenue à la Faculté libre de Droit d'Économie et de Gestion (FACO Paris) en se spécialisant dans les relations internationales. Il complète par ailleurs ses études avec une quatrième maîtrise en Administration des Affaires (MBA) obtenue cette fois-ci à Los Angeles (Californie) en 1994.

Enfin comme tout jeune de cette décennie, il va effectuer son service militaire d'abord au sein de l'école de cavalerie de Saumur avant d'intégrer le 7e régiment de chasseurs à Aras. Aujourd'hui, il est colonel de réserve dans l'Armée française et Parrain du 4e Régiment de Chasseurs de Gap, qui est étroitement et historiquement associé à sa maison.

Jean d'Orléans : un prince français

Crédit photo CC BY-NC-ND : Frédéric de Natal / Pierre Péru
Crédit photo CC BY-NC-ND : Frédéric de Natal / Pierre Péru

C'est en 1987, au cours du millénaire capétien qu'il est officiellement présenté aux Français. Des festivités importantes auxquelles se sont réunis un millier de royalistes autour de son grand-père, Henry VI d'Orléans, quelques élus et autres personnalités importantes de la société civile. À cette occasion, il est titré duc de Vendôme et considéré par tous comme le Dauphin de France, alors qu'il n'est que le cadet la famille d'Orléans ! Dauphin de France est le titre porté par tous les héritiers de la Couronne, soit les premiers nés (masculins).

Le prince Jean est issu d'une fratrie de deux filles et trois frères. S'il n'est que le second fils du prince Henri d'Orléans, son frère, François, aurait dû être l'héritier. Mais l'aîné de la fratrie est porteur d'un lourd handicap mental qui ne lui permet pas d'assurer sa charge. Un frère dont Jean a toujours été très proche, prenant régulièrement soin de lui jusqu'à son décès en 2017.

Mariage et famille

La famille est justement au cœur des préoccupations du prince Jean, en commençant par la sienne ! En 2009, il épouse Philomena de Tornos y Steinhart en la cathédrale Notre-dame de Senlis au cours d'une cérémonie célébrée par Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon depuis 2000. Un vrai mariage royal avec pas moins de 800 invités, parmi lesquels plusieurs membres des grandes dynasties européennes et quelques personnalités politiques. On peut mentionner la garde des Sceaux de l'époque, Rachida Dati, qui, d'ailleurs, les marie civilement. 

De ce mariage, béni par l'amour, sont nés cinq enfants : Gaston né peu de temps après le mariage (2009), Antoinette en 2012, Louise-Marguerite en 2014, Joseph en 2016 et Jacinthe en 2018. Puis, le 31 décembre 2023, le petit dernier, Alphonse de France. Il est baptisé dans la basilique Saint-Nazaire-et-Saint-Celse de Carcassonne par Mgr Bertrand de La Soujeole.

La famille princière vit actuellement à Montréal près de Carcassonne dans le sud de la France. Ils y sont installés depuis 2020 après avoir habité durant une décennie au domaine royal de Dreux. Domaine qu'ils ont dû quitter à la suite d'un litige avec la Fondation Saint-Louis, dont le prince Jean est le président d'honneur, qui gère les biens de la maison d'Orléans. Il est bon de noter qu'il existe, aujourd'hui, une réconciliation entre les deux parties. 

Politique

Le prince Jean est devenue comte de Paris après le décès de son père en 2019. Par ironie du sort, Henri d'Orléans, son père, est décédé le 21 janvier, date anniversaire de la mort de Louis XVI.

Le prince Jean d'Orléans est soutenu par la majorité des mouvements ou associations royalistes de France, notamment les deux principaux : l'Action Française, qui fait régulièrement l'actualité dans les médias, et la Nouvelle Action Royaliste. Chacun a sa tendance politique : la première est tellement située à droite de l'échiquier politique français que la seconde est considérée comme étant de gauche. Des mouvements toujours présents et actifs intellectuellement et politiquement, qui se retrouvent régulièrement sous le feu des projecteurs.

Si le prince refuse d'appeler à voter pour un candidat ou un autre, contrairement à ce que faisait son père ou même son grand-père, le comte de Paris reste pourtant très attentif à l'évolution politique, économique et sociale de notre pays. Ancien financier et gestionnaire forestier, le prince Jean a déjà fait un certain nombre de propositions réunies dans un livre entretien intitulé : un prince français.

Il participe régulièrement aux grands débats sociétaux qui agitent notre pays, que ce soit dans la rue, à travers des interviews pour la presse papiers, la radio ou la télévision. Ainsi, ce catholique convaincu n'hésite pas à se prononcer contre le mariage pour tous en 2013, ou même à apporter son soutien aux gilets jaunes en 2018. Il se prononce également contre toute politique de discrimination positive qui favoriserait la montée du communautarisme et le multiculturalisme. Il effectue des missions en faveur du gouvernement puisque l'on doit la réconciliation franco-italienne de 2019 à la suite de son initiative. Le prince Jean est un fervent défenseur du patrimoine de la Francophonie, notamment avec son association Prince Jean de France au profit de l'écologie dans laquelle il publie nombre de tribunes en ce sens. Des messages destinés à la population que l'on peut aussi retrouver sur son site officiel.

Crédit photo CC BY-NC-ND : Frédéric de Natal / Kévin Guillot
Crédit photo CC BY-NC-ND : Frédéric de Natal / Kévin Guillot

Monarchie et querelle dynastique

Le prince Jean est partisan du retour de la monarchie constitutionnelle, tel qu'au Royaume-Uni ou en Espagne. Il plaide d'ailleurs pour une amélioration de notre Constitution actuelle, selon l'idée qu'en avait Charles de Gaulle en 1958. Il  publie en ce sens une tribune en 2018 dans le Figaro. Il ne faut pas oublier qu'à l'origine cette constitution a été taillée pour un roi. 

On peut alors légitimement se poser la question suivante : les Français souhaitent-ils véritablement le retour d'un monarque ? Selon les enquêtes d'opinion réalisées par l'institut BVA en 2007 et 2016 , la part des Français qui souhaitent le rétablissement de la monarchie, majoritairement situés à la droite et à l'extrême-droite de l'échiquier politique national, est de 17 %. 

Comme vous le savez à présent, le prince Louis Alphonse n'est pas le seul prétendant au trône de France. Prenons le temps de revenir brièvement sur ce que l'on appelle communément la "querelle dynastique".

Le royalisme est divisé en deux factions majeures depuis la mort, sans laisser d'héritier masculin, du comte de Chambord en 1883. Cette querelle dynastique demeure très complexe à comprendre puisqu'elle fait appel à de fortes notions juridiques et historiques. Notions qui opposent, d'un côté, les partisans de Jean d'Orléans, surnommés les orléanistes ; de l'autre côté, les partisans du prince Louis Alphonse de Bourbon, les légitimistes. Dans ce conflit, chacun avance naturellement ses arguments en faveur de son prétendant favori, avec autant de vérité que de mauvaise foi. Il ne nous appartient pas de décider ici qui a le plus de légitimité, mais nous vous proposons un sondage en ligne pour voter pour votre favori et nous donner vos points de vue et arguments !


Crédit photo : Frédéric de Natal / Pierre Péru / Kévin Guillot

Texte : Frédéric de Natal / Enzo Guyot / Anecdotes Royales

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