La recette du chocolat chaud de Louis XV

18/10/2023

Reconnu pour ses différentes vertus fortifiantes, aphrodisiaques et énergétiques, le chocolat était la boisson favorite de la noblesse et de la haute bourgeoisie. Sa consommation n'a cessé d'augmenter au cours des siècles avant de se démocratiser pendant la révolution industrielle. De nos jours, environ 15% de Français en boiraient au petit-déjeuner.

Le chocolat est introduit en France en 1615, lors du mariage de Louis XIII et Anne d'Autriche à Bayonne. Mais c'est véritablement Louis XIV qui popularise le chocolat à la cour de Versailles. Les favorites de Louis XV raffolent également de cette boisson. Madame du Barry en témoignera plus d'une fois, ventant ses atouts aphrodisiaques. Plus anecdotique, le chocolatier personnel de la reine Marie-Antoinette prend le titre en 1770 de "Chocolatier de la Reine". "L'artisan invente de nouvelles recettes et mêle le chocolat à la fleur d'oranger ou à l'amande douce" nous dévoile le site du château de Versailles.

Mais c'est aujourd'hui à la recette du chocolat chaud de Louis XV que nous nous intéressons. Il n'est pas rare de voir le roi dans la cuisine de ses appartements pour concocter sa boisson préférée. Ainsi est décrite sa recette, et vous allez le voir, elle est du moins surprenante...

- La recette :

« Vous mettez autant de tablettes de chocolat que de tasses d'eau dans une cafetière et les faites bouillir à petit feu quelques bouillons ; lorsque vous êtes prêts à le servir, vous y mettez un jaune d'œuf pour quatre tasses et le remuez avec le bâton sur un petit feu sans bouillir. Si on le fait la veille pour le lendemain, il est meilleur, ceux qui en prennent tous les jours laissent un levain pour celui qu'ils font le lendemain ; l'on peut à la place d'un jaune d'œuf y mettre le blanc fouetté après avoir ôté la première mousse, vous le délayez dans un peu de chocolat de celui qui est dans la cafetière et le mettez dans la cafetière et finissez comme avec le jaune. »

Source : Les Soupers de la Cour ou l'Art de travailler toutes sortes d'aliments pour servir les meilleures tables suivant les quatre saisons, par Menon, 1755 (BnF, V.26995, tome IV, p. 331).